d'Alexis Michalik
Théâtre de la Renaissance
De quoi ça parle ?
Dans la "jungle", immense camp de migrants à Calais, le jeune Issa est agressé. Le choc est tel qu'il ne se souvient plus de rien, son nom et son origine étant les seuls indices dont il dispose grâce à son passeport.
Au même endroit, Lucas, gendarme fraîchement affecté à la surveillance du camp, s'interroge sur ses origines, lui qui a été adopté dès son plus jeune âge depuis Mayotte.
Et alors ?
Evènement : le Michalik nouveau est arrivé ! Et ce cru 2024 est à la hauteur de ce que l'on peut attendre de l'auteur, qu'on ne présente plus.
Passeport débutera ce vendredi 26 janvier, au Théâtre de la Renaissance, après deux répétitions générales où les amis/comédiens, ainsi que fans de la première heure dont je suis, ont pu découvrir la pièce ! Une preview qui s'est achevée sur une standing ovation, probablement la plus prompte et spontanée à laquelle il m'ait été donné d'assister...
Michalik, c'est toujours ce parfait équilibre entre la fiction et le réel.
Côté fiction : c'est avant tout une histoire qui nous embarque, des rebondissements, des personnages hauts en couleur. C'est un tourbillon frénétique de comédiens, passant d'un rôle à l'autre, d'une seconde à l'autre. C'est une narration "feel-good", qui passe souvent par une énigme, de la romance, et un peu de magie, dans une palette d'émotions où la gorge se serre avant de se déployer de rire. C'est le destin entremêlé de deux hommes en quête d'identité.
Côté réel, c'est une plongée au cœur d'un sujet social complexe et délicat, aussi informative qu'émotionnelle, sans pour autant tendre vers le pathos. C'est un jeu de lumières, de sons, de projections, qui appuient le réalisme des scènes (la réverbération des voix sous un pont, les lumières d'un tunnel pour un trajet en voiture, la vue par la fenêtre d'un train...). C'est l'écriture et l'interprétation de dialogues ciselés, justes.
Doit-on comparer ce Passeport au reste de l'oeuvre du metteur en scène à succès ?
Cela semble incontournable : ce spectacle paraît à la fois moins léger, et curieusement, plus drôle, notamment par certaines répliques et par le jeu d'acteurs (ils sont tous impeccables, avec une mention spéciale pour Kevin Razy, désopilant, et Jean-Louis Garçon, bouleversant).
Il est aussi plus nécessaire : aborder ce thème d'actualité difficile pour en faire une excellente sortie théâtre, il fallait oser...
Le texte de la pièce est également déjà disponible.
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